jeudi 19 décembre 2013

En projet : une imprimante 3D en métal... en open source


Bien que l’impression 3D à partir de matière plastique soit désormais suffisamment abordable pour s’adresser au grand public, cela est loin d’être le cas pour l’impression 3D d’objets en métal. Mais une équipe de scientifiques de l’université technologique du Michigan entend changer les choses avec un projet d’imprimante à bas coût, dont les plans de conception sont open source. L’idéeest d’inciter les volontaires à améliorer l’appareil pour le populariser.

Vous avez besoin d’un boulon de 13, mais pas envie d’acheter tout un sachet ?
Bientôt, peut-être, vous n’aurez plus qu’à aller dans votre garage pour l’imprimer, tout simplement ! Une équipe de l’université technologique du Michigan (MTU) a mis au point une imprimante 3D capable de fabriquer des pièces en métal.  Contrairement à l’impression 3D à partir de plastique qui commence à se démocratiser au point d’être proposée dans certains bureaux de La Poste, l’impression 3D en métal est encore peu accessible. Les modèles existants valent plusieurs centaines de milliers d’euros et sont réservés à un usage industriel. L’intérêt du projet lancé à la MTU est qu’il est entièrement open source et que l’imprimante ne coûte que 1.500 dollars à fabriquer (soit un peu plus de 1.100 euros). De quoi mettre cette technologie à la portée du plus grand nombre. Les scientifiques et les designers pourraient créer facilement des prototypes, des TPE et PME auraient la possibilité de fabriquer des pièces de rechange ou des outils, sans oublier bien sûr tous les « makers », ces bricoleurs ingénieux qui pourraient ainsi concevoir eux-mêmes de nombreux appareils à moindres frais.


Joshua Pierce, professeur de science des matériaux et d’ingénierie, et son équipe ont conçu cet appareil d’impression 3D à partir d’un poste à souder MIG (en anglais, metal inert gas), une forme de soudure à l’arc. Il utilise un fil de soudure à base de fer, qui peut contenir différents éléments comme l’aluminium, le manganèse, le nickel ou encore le titane, selon les propriétés mécaniques et la résistance à la corrosion que l’on souhaite obtenir. La fusion du métal s’opère sous l’effet d’un arc électrique qui se produit lorsque le fil de soudure entre au contact de la pièce à souder, elle-même reliée à la masse du poste MIG. Du gaz argon est
injecté en permanence sur l’arc électrique pour isoler le métal en fusion de l’air ambiant. Appliquée à l’impression 3D, cette technique a permis aux scientifiques de la MTU de fabriquer un pignon d’engrenage en métal. Un début encourageant, mais de leur propre aveu encore sommaire.

Répliquerle modèle RepRap C’est précisément pour cette raison que le projet a été pensé pour être open source, afin de s’en remettre à la communauté des makers pour faire rapidement évoluer la version de base. « D’ici un mois, je vous garantis que quelqu’un aura
fabriqué une imprimante 3D métal meilleure que la nôtre », assure Joshua Pierce. Tous les plans nécessaires à la fabrication de cette imprimante sont disponibles via la plateforme collaborative Appropedia.  L’idée est de réaliser pour l’impression 3D en métal ce qui a été accompli pour l’impression 3D plastique avec le projet RepRap.  Imaginé par des chercheurs de l’université de Bath (Angleterre), il s’agit d’une imprimante 3D autoréplicative dont les plans sont disponibles sous licence libre GNU.  Avec un tel appareil, chacun peut réaliser ou réparer des objets. L’équipe de la MTU vise le même objectif. D’ailleurs, le microcontrôleur Melzi (dérive d’un module Arduino Leonardo) qui équipe leur imprimante est le même que celui des modèles RepRap.  Les plans de pièces en métal peuvent être créés et modifiés à partir d’un logiciel d’édition 3D tel que Blender ou OpenSCAD et exportés au format de fichier STL.


Cependant, le recours à la soudure MIG impose de nombreuses mesures de sécurité. Il faut
impérativement porter un masque ou des lunettes de soudure pour pouvoir observer le processus d’impression. En raison de la fumée et des étincelles provoquées par la soudure à l’arc, l’imprimante devra être installée dans une pièce dégagée et aérée, de préférence un garage ou un atelier. La manipulation des pièces doit se faire avec des pinces ou des gants. 
«L’impression 3D en métal vous expose à un processus de soudure durant une période plus longue que pour de la soudure classique. Assurez-vous que votre peau est protégée afin d’éviter les coups de soleil », peut-on lire sur la page du projet. Autant dire qu’une utilisation par un public novice n’est pas encore d’actualité. Mais pas de quoi dissuader les amateurs qui voudront découvrir cette technologie enfin à leur portée.
 

dimanche 1 décembre 2013

Une nouvelle molécule force le SIDA à s’auto-détruire !

Nous avons fait d’énormes progrès vers la destruction du VIH, ce virus qui s’attaque au système immunitaire et qui provoque le SIDA. Toutefois cette maladie existe toujours, causant près de deux millions de décès chaque année, en grande partie parce que ce virus développe des mutations résistantes aux médicaments. Et si…

Des chercheurs de l’Université Drexel ont pensé une approche radicalement différente… Ils ont découvert une molécule qui trompe le virus, le poussant à s’auto-détruire AVANT qu’il n’infecte les cellules.

Comme tous les virus, le VIH fonctionne en transformant les cellules saines via l’insertion de son ADN. Celles-ci continuent de proliférer, en étant hélas, porteuses du virus. C’est là que le Dual Action Virolytic Entry Inhibitor, ou DAVEI, entre en jeu.

Il combine un composant qui modifie le mécanisme de liaison cellulaire du VIH à une protéine qui trompe le virus en ouvrant ses protections. DAVEI sélectionne les cellules atteintes, le virus réagit alors comme s’il était attaché à une cellule et sort de son contenant.

Ainsi, en dispersant les composants du virus et en l’empêchant d’intégrer une cellule, DAVEI le rend inoffensif. Bien sûr, davantage de recherches sont nécessaires, mais une solution ciblée qui inactive mécaniquement le VIH pourrait aider à combattre même les souches virales résistantes aux médicaments.
    sourcesMedicalxpress.

"L’homme qui vivra 1.000 ans… est déjà né !"

 

Santé "On a commencé à euthanasier la mort"

Cette prophétie aussi incroyable que surprenante est signée Laurent Alexandre. Un simple aperçu de son curriculum vitae impressionne déjà:
chirurgien-urologue et neurobiologiste, diplômé de Science Po, d'HEC et
de l'ENA, fondateur de Doctissimo et auteur de l’essai ‘La mort de la mort’. Ce Français vivant à Bruxelles s’est penché sur les bouleversements de
l'humanité face aux progrès de la science en biotechnologies. Son
constat a de quoi interpeller. Il s'est confié à nos confrères de
LaLibre.be.

Lors de vos conférences, vous concluez "l’homme qui vivra 1.000
ans est  probablement déjà né !". Cela sonne comme une provocation…


Non, c’est une conviction. Il est probable que l’homme qui vivra
1.000 ans est déjà né. Je n’ai pas dit qu’il s’agirait de quelqu’un de
mon âge, ni que cela est possible avec les technologies actuelles.
Quelqu’un qui naît aujourd’hui aura 90 ans en 2103, il bénéficiera des
nombreuses innovations en nano-biotechnologie juste inimaginables
aujourd’hui. Il s’agît de cellules souches, de thérapies géniques, de
séquençage de l’ADN et de futures innovations -inconnues à l’heure
actuelle- qui vont radicalement changer l’espérance de vie des humains.

Mais l’espérance de vie peut-elle s’envoler à ce point ?

En 250 ans, l’espérance de vie en Belgique a triplé, passant de 25 à plus de 80 ans. Actuellement, elle croît de 3 mois par an. En clair,
quand on vieillit une année, l’on ne se rapproche de sa mort que de 9
mois. A partir de là, il faut être conscient que toutes technologies qui permettent de modifier nos comportements biologiques ont une croissance de leurs capacités comparable à l’explosion des microprocesseurs avec
la Loi de Moore.


Ce qui signifie un doublement rapide de ces technologies.

Oui, contrairement à l’automobile, l’aviation et autres secteurs où les progrès sont lents. Prenons un seul exemple, le coût du séquençage
ADN a été divisé par 3 millions en seulement 10 ans : le premier a pris
13 ans, mobilisé 22.000 chercheurs à travers le monde et coûté 3
milliards de dollars. Demain, il prendra quelques heures et coûtera 100
dollars. Alors qu’en 1990, tous les savants affirmaient que ce serait - à jamais - impossible à réaliser, on dénombre aujourd’hui 1 million
d’humains dont l’ADN a été séquencé.

Quel est l’intérêt de séquencer l’ADN de tous les humains ?

Ce séquençage offre une lecture des 3 milliards d’instructions ou
messagers chimiques présents dans nos chromosomes, soit notre identité
biologique qui définit la manière avec laquelle nous sommes construits. A partir de cette lecture, on a une idée précise des pathologies qu’on va avoir et des traitements à appliquer. Dans un premier temps, nous
savons lire mais pas encore modifier notre ADN. Dès les années 2018, le
bricolage de nos chromosomes deviendra possible. La modification de
l’ADN sera même une chose banale dans la prochaine décennie ! Ces
technologies nous offrent donc une explosion de notre capacité à changer notre nature et donc à faire reculer la mort.

Quand on évoque la mort de la mort, on pense immédiatement aux
cancers qui touchent en moyenne 1 Belge sur 3. Vous en tenez compte ?


Progressivement et d’ici 2025-2030, le cancer va devenir une
maladie banale et chronique, et ce, au même titre que le Sida l’est
devenu dans les pays développés grâce aux quadrithérapies. Le cancer ne
disparaîtra pas, mais on pourra le traiter facilement et il ne modifiera pas notre espérance de vie à l’avenir.

Concrètement, la science nous permettra de rééditer notre ADN et de remplacer certaines cellules par des composants électroniques ?

Les composants électroniques, on a commencé à le faire. Voyez les
pacemakers qui suppléaient les cellules cardiaques défaillantes, les
implants dans le cerveau contre la maladie de Parkinson qui remplacent
les cellules spécialisées ou encore les implants qui permettent de
combler les problèmes de surdité. L’hybridation de notre corps avec des
composants électroniques est en cours et va s’accélérer.  Quant à la
démocratisation de ces technologies, je n’ai pas d’inquiétudes : le prix devrait baisser très rapidement. Rappelez-vous que certains
spécialistes étaient très sceptiques en voyant les premiers téléphones
portables ou appareils photo numériques. Ils estimaient que cela ne
marcherait jamais à cause du prix. La société Kodak a complètement raté
le train numérique…

Vivre 1.000 ans, cela a un côté angoissant, non ?

Cela fait 250 ans que nous avons commencé à euthanasier la mort. Si ce phénomène devrait s’accélérer avec les nano-biotechnologies,  ce
serait un processus progressif, tant aux niveaux social, politique,
philosophique que religieux. On ne verra pas demain surgir un homme de
350 ans, nous avons donc le temps de nous y faire et de nous adapter.
D’ailleurs, en 2013, personne ne revendique un retour à une espérance de vie de 25 ans !

En tant que chirurgien, vous pensez qu’on ne touchera plus les patients lors d’opérations ?

La robotique chirurgicale progresse de manière très rapide. D’ici
15 ans, on peut raisonnablement penser que nous serons opérés par des
robots, dont les capacités seront nettement meilleures que celles des
humains.

Dans le milieu scientifique, votre thèse est-elle soutenue par

d’autres spécialistes ? On a un peu le sentiment que vous êtes seul à
être si affirmatif.


Je ne prétends pas être un gourou qui vend des pilules magiques qui vont augmenter l’espérance de vie. Je ne suis pas un nouveau Rika
Zaraï. En revanche, je suis un spécialiste des nano-biotechnologies qui
évalue la manière avec laquelle ces technologies vont changer. Il y a un courant de pensée aux Etats-Unis pour envisager une forte augmentation
de l’espérance de vie, mais les technologies dont je vous parle
(cellules souches, séquençage ADN,…) sont très récentes ! Le corps
médical commence juste à découvrir ces technologies qui semblaient
‘impossibles’. Ils envisagent à peine les possibles applications
futures. En Belgique, une majorité de médecins ignorent encore qu’on
sait séquencer les 3 milliards d’instructions de l’ADN ! Il va falloir
quelques années pour apprendre aux médecins les potentialités des
nano-biotechnologies. Ce n’est que le début de la fin de la mort.